Les Archives de Montpellier

Le 1er novembre 2023 sont créées les Archives de Montpellier. Elles regroupent les Archives de la Ville de Montpellier et celles de Montpellier Méditerranée Métropole.

Les Archives municipales

Le fonds communal est constitué des archives collectées auprès des différents services de la Ville depuis le début du XIIIe siècle.

L'origine des archives de la Ville remonte au Moyen Âge. Elle est liée à la création de deux institutions urbaines : l’œuvre de la Commune Clôture, administration chargée de la construction et de l’entretien des fortifications de la ville (1196), et le Consulat, administration communale dirigée par un collège de « consuls » élus chaque année parmi les habitants (1204-1205).

En effet, les libertés concédées par Pierre II d’Aragon et Marie de Montpellier dans les Coutumes de 1204-1205 laissent une large autonomie aux Montpelliérains. Les consuls, à partir de 1216, s’adjoignent les services d’un notaire particulier à l’institution, à la fois secrétaire et archiviste, et en 1221, ordonnent la tenue d’un grand registre, matrice des Thalamus de Montpellier. C’est le début de l'organisation des Archives de la Ville. Parmi les notaires du consulat, citons Pierre Gilles au XIVe siècle, qui réorganise le fonctionnement de l’administration communale et les archives avec l'installation du Consulat dans l'hôtel de ville de la place Jean-Jaurès en 1361, et le protestant Jean Fesquet, greffier et secrétaire de la maison consulaire au début du XVIIe siècle, dont on conserve le portrait, qui gère les affaires de la ville durant le siège de Montpellier de 1622. Le plus ancien inventaire conservé est celui des archives de la Commune Clôture (1264). L'œuvre de la Commune Clôture est réunie au Consulat en 1661.

La seconde moitié du XVIIe siècle marque le début des grandes entreprises d’inventaire des archives à des fins à la fois administratives et historiques : Pierre Louvet dresse d’abord l’inventaire des armoires et tiroirs du grand chartrier, puis François Joffre l’inventaire des armoires du greffe de la maison consulaire et enfin Guillaume Darles l’inventaire de l’armoire dite du Cabinet doré. A la Révolution, les archives du Consulat échappent aux destructions grâce à l’implication de Jean-Jacques Desmazes. Elles intègrent le fonds de la commune, institution nouvelle créée en 1790 et qui remplace les différentes municipalités d’Ancien Régime.

Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que n'est créé véritablement un service d'archives municipales, sous l'impulsion de l'archiviste départemental Louis de la Pijardière. En 1886, les archives quittent l'hôtel de ville de la place de la Canourgue pour la Tour des Pins, vestige de l’enceinte médiévale, réaménagée en dépôt. Elles vont y rester plus de cent ans. L'archiviste municipal Daniel Grand y entreprend la mise en ordre des archives selon le cadre de classement règlementaire des archives communales de 1842. Cependant, leur successeur Joseph Berthelé décide le maintien en l'état des archives du grand chartrier et procède à la publication de l'inventaire Louvet, premier de la série des Inventaires et Documents publiés par les soins de l'administrations municipale (13 volumes publiés de 1895 à 1984). A partir de 1925, Maurice Oudot de Dainville poursuit l'œuvre de son prédécesseur avec la publication des inventaires de Joffre et accomplit un travail gigantesque laissé inachevé à sa mort en 1960. C'est pourquoi il existe aux Archives de Montpellier des séries Louvet et Joffre à côté des séries règlementaires à doubles lettres pour les archives anciennes.

Le déménagement des Archives de la Ville de Montpellier en l'an 2000 au sein de la Médiathèque centrale Emile-Zola, édifiée sur des plans de Paul Chemetov dans le quartier Antigone, marque une nouvelle étape dans l'histoire de l'institution. Le service se développe et s'informatise. Les versements des archives contemporaines sont réorganisés. Les archives modernes font l'objet d'un important travail de reclassement et d'inventaire. Les Archives s’enrichissent aussi grâce à l'entrée de documents issus de dons ou d’achats : fonds privés, d’architectes ou d’associations qui complètent les sources sur l’histoire de Montpellier. Aujourd'hui le fonds de la Ville rassemble plus de 10 km linéaires de documents, sans compter une riche bibliothèque historique et administrative, des milliers de documents iconographiques ou figurés, audiovisuels, objets ou maquettes, et de plus en plus des archives électroniques dont la collecte se met progressivement en place.

Les Archives métropolitaines

Les archives métropolitaines sont constituées des documents produits et reçus par les établissements de coopération intercommunale montpelliérains qui se sont succédé depuis les années 1960.

Montpellier District est fondé le 19 janvier 1965. Il rassemble à l'origine la ville de Montpellier et 11 communes voisines. Le 1er août 2001, le District est remplacé par une Communauté d’Agglomération appelée Montpellier Agglomération. Enfin, l'Agglo devient Métropole sous le nom de Montpellier Méditerranée Métropole le 1er janvier 2015. Elle rassemble 31 communes.

Ce fonds représente actuellement 2 km linéaires. Ces documents illustrent le fonctionnement et les missions du District, de l'Agglo puis de la Métropole dans le cadre de leurs compétences. Aux dossiers papier, s’ajoutent des documents iconographiques et audiovisuels, et aussi des maquettes.